La construction du budget 2026 se complique pour François Bayrou. Le Premier ministre croyait avoir trouvé la bonne formule : 40 milliards d’économies pour redresser les finances publiques françaises. C’était déjà l’enfer pour les trouver. Les calculs doivent toutefois être corrigés : il faut compter 6 milliards d’euros d’économies en plus. En fait, Matignon n’a pas anticipé un effet ricochet du budget européen.

La Commission européenne a, en effet, présenté mercredi sa proposition de budget annuel pour 2026. Un exercice d’apparence technique : 193 milliards d’euros de crédits d’engagement annoncés par Bruxelles – dont 53 milliards pour la Politique agricole commune (PAC), 63 milliards pour la cohésion, 15 milliards d’euros pour l’action extérieure et 25 milliards pour la compétitivité. Des chiffres qui cachent une bombe budgétaire pour l’Hexagone.

La fin du cycle européen coûte cher

Le montant dû par la France au titre du prélèvement sur recettes de l’État (PSRUE) grimpe à 29,2 milliards d’euros, selon les estimations de la Commission. Soit une hausse vertigineuse de 25 % ! Ce qui représente pas moins de 6 milliards d’euros supplémentaires par rapport au PSRUE 2025 de 23,3 milliards d’euros. De quoi faire dérailler les savants calculs de Matignon.

Pourquoi cette flambée soudaine ? Il s’agit d’abord d’un phénomène mécanique : la forte hausse des crédits de paiement (+ 23 %). Deux dynamiques sont à l’œuvre. D’une part, nous arrivons en fin de cycle budgétaire européen, période où les paiements s’accélèrent traditionnellement. D’autre part, les propositions de révision de la politique de cohésion visent explicitement à encourager la consommation des fonds disponibles

Bruxelles appuie donc sur l’accélérateur. La Commission multiplie les incitations pour que les États membres et les régions débloquent enfin les crédits qui dorment dans les tiroirs européens et financent les projets sur le terrain. Une stratégie qui se traduit mécaniquement par une explosion des appels de fonds aux États membres.

L’équation impossible de Matignon

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Pour François Bayrou, l’équation, déjà compliquée, devient très difficile. Le gouvernement tablait sur 40 milliards d’économies pour redresser la trajectoire budgétaire française. Il faudra désormais en trouver 46. Six milliards de plus, c’est l’équivalent du budget de la Justice ou de la moitié de celui de l’Enseignement supérieur.

Cette rallonge européenne survient au plus mauvais moment. Alors que l’exécutif peine déjà à convaincre de la faisabilité de son plan d’économies initial, voilà que la contribution européenne vient ajouter 15 % de charges supplémentaires. Les marges de manœuvre se réduisent comme peau de chagrin. La préparation du budget 2026 tourne au cauchemar.