Le président de la République en quête d’un Premier ministre. Deux jours après le renversement du gouvernement, Emmanuel Macron reste à la recherche d’un successeur de Michel Barnier. Sa prise de parole jeudi soir n’a pas permis de lever le suspense sur sa décision, même s’il a promis une nomination « dans les prochains jours ».

Le chef de l’Élysée reçoit ce vendredi plusieurs dirigeants politiques, allant du PS à LR en passant par ceux de son propre camp, en vue de la formation d’un « gouvernement d’intérêt général ». Sont attendues en début de matinée les figures du camp macroniste (Renaissance, MoDem, Horizons, Radicaux, UDI). Suivront ensuite, à midi, les députés socialistes Boris Vallaud et son homologue du Sénat, Patrick Kanner, ainsi que le chef du parti Olivier Faure. En début d’après-midi, ce sera au tour des LR.

Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, s’est dit prêt à discuter avec les macronistes et la droite sur la base « de concessions réciproques » en vue de la formation d’un nouveau gouvernement qui aurait un « contrat à durée déterminée ». Invité de France Info, il précise être en mesure de faire « des compromis sur tous les sujets », y compris les retraites, et souhaite qu’Emmanuel Macron désigne « un préfigurateur » qui organiserait cette négociation entre forces politiques avant de nommer un Premier ministre.

Le Rassemblement national, La France insoumise, les Écologistes et les communistes n’ont pas été invités à l’Élysée à ce stade.

Une nomination pas avant lundi ?

L’annonce d’un nouveau chef de gouvernement n’est donc pas attendue avant le week-end, voire lundi. Selon un proche du président, cité par BFMTV, « tout peut encore bouger pendant le week-end avec une nouvelle levée de boucliers ». D’après cette même source, des voix « qui portent » dans la majorité se sont déjà élevées contre Sébastien Lecornu, ministre démissionnaire des Armées, qui ferait « du Barnier, en moins franc », reprochant notamment sa proximité avec le Rassemblement national.

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Si Emmanuel Macron entend aller vite pour remettre le budget au centre des débats en janvier, aucun texte constitutionnel n’impose un délai au président de la République. Après la dissolution surprise de l’Assemblée nationale cet été, le gouvernement de Gabriel Attal est resté démissionnaire pendant cinquante et un jours avant la nomination de Michel Barnier.

En pratique, la pression est forte pour Emmanuel Macron alors que les discussions au Parlement sur le projet de loi de finances ont été interrompues par la motion de censure. Une loi spéciale sera d’ailleurs déposée avant la mi-décembre ; elle permettra d’assurer la continuité des services publics et de la vie du pays, sur la même base que 2024, en attendant de nouveaux débats.